Attaquer la terre et le soleil de Mathieu Belezi

A la conquête de la finance

Ça y est, c’est la reprise demain.

Il faut que je trouve à me remotiver. D’un sens, les vacances m’ont fait un bien fou, j’ai bien décroché. Bien sûr quand j’ai ouvert ma messagerie professionnelle pendant les vacances, j’ai découvert une nouvelle lubie : le passeport educfi pour les 4ème. Qu’il faille les éduquer à la finance, pourquoi pas (enfin dis comme ça, bof, mais j’y reviendrai ensuite), mais ce qui est lamentable, comme d’habitude, c’est qu’il s’agit de leur délivrer une sorte d’attestation, avec des questions à choix multiple, d’une qualité très discutable.

Bon sur le coup, j’étais ultra contre, il va sans dire. D’autant que c’est encore un truc qu’on nous sort de nulle part, qu’on nous impose l’air de rien. Bien sûr, rien ne nous oblige dans les textes : liberté pédagogique, c’est rappelé sur le site de l’éducation nationale. Mais dans les faits, si je m’oppose à ça, je serai encore la râleuse de service, contente de rien… après quelques jours de réflexion, je me suis dit que ce n’était sûrement pas nécessaire, ni même utile, de partir en croisade contre ce genre de chose. Puisque le boulot me gonfle terriblement, alors ça ne sert à rien de s’investir contre. Autant réserver mes forces et mon énergie dans quelque chose de positif. Quelque chose d’autre que le travail donc.

Et pour cette histoire d’educfi, je me suis penchée un peu sur les documents, et je vois les choses moins négativement. Il y a sûrement moyen d’en faire quelque chose d’intéressant. Il s’agit d’éducation à la finance au sens d’apprendre quelques bases de gestion d’un budget, d’être averti sur certaines arnaques possibles, de réfléchir aussi à des moyen de faire des économies. Donc je consacrerai quelques heures à la préparation de séances au cours des semaines qui viennent.

Réfléchissons à d’autres conquêtes, avec un avis sur un livre qui évoque la décolonisation, Attaquer le soleil et la terre, de Mathieu Belezi :

Roman qui alterne deux récits, tous les deux aussi effrayants. Une famille française qui est venue coloniser l’Algérie. La narration est portée par une femme dans cette partie. La deuxième voix est celle d’un soldat, français là aussi.

Dans le premier cas, l’horreur vient surtout des éléments, la maladie, le choléra, mais aussi des Algériens combattants qui commettent des horreurs. Dans le deuxième cas, la violence est intrinsèque au narrateur, à son groupe.

Des atrocités sont décrites, dans les deux camps, mais le point de vue étant celui d’un soldat français qui s’en prend au peuple algérien, j’ai eu la sensation dérangeante que la violence était attribuée à sa qualité de soldat, à celui qui commet des exactions côté français, alors qu’elle semble être présente chez tous les algériens de façon naturelle.

De même, le point de vue sur les femmes algériennes plutôt contentes de coucher avec les soldats qui venaient de tuer leurs maris, est-ce la vision des soldats français qui nous est donnée à lire ? Je me suis peut-être perdue avec ces deux narrateurs aux voix assez différentes.

C’est un livre sombre, violent, dérangeant.

Parce que je n’ai pas su y lire l’intention de l’auteur, il ne me laisse pas une bonne impression.

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