Mal à ta quoi ?

Climat explosif au collège.

Je n’aime pas l’excuse covid à tout bout de champ mais je veux bien reconnaître aux gamins une période compliquée . Sans même parler de l’anxiété générale qui ne manque sûrement pas de se répercuter un peu sur eux, il y a l’absence d’activité sportive, hors scolaire et les activités sportives scolaires hyper réduites maintenant, n’en déplaise à Blanquer qui peut sautiller autant qu’il veut devant une caméra dans une cour d’école, ou de collège, passées les deux – trois premières fois, les élèves sont beaucoup moins enthousiastes que lui. N’oublions pas les salles fixes qui je pense sont une plaie au collège, même si on trouvera toujours quelques collègues pour penser le contraire. Et puis tout ce cirque, entre les distances à la cantine qui obligent à manger vite, moment de détente gâché davantage que d’habitude. Et les masques qui nous saoulent. Et le gel hydro-alcoolique jusqu’à dix fois par jour que plus personne ne supporte. Nous, les profs : insupportable ces petites pressions vingt-cinq fois par heure pour distribuer le gel ! Les élèves qui essaient de s’en débarrasser autant que possible en le « jetant » par terre, ou dans la poubelle, ou en l’essuyant sur les tables des camarades, voire sur les camarades directement…

Ça fait donc un truc de plus à gérer, une raison de plus de se prendre la tête avec les élèves. Maintenant je mets du gel à deux, trois ou quatre élèves, je surveille qu’ils l’étalent bien sur leurs mains, là tout de suite devant moi, ils rentrent (ou sortent) et on passe aux deux ou trois ou quatre suivants. Vous imaginez bien que c’est un sujet de tension, que certains se verraient bien forcer le passage. Mais bon, je ne suis pas là pour être populaire alors je tiens bon. Et les élèves finissent par se plier à ce qu’on leur demande quand on ne lâche pas, surtout que je leur ai expliqué la raison (éviter les incivilités d’un nombre non négligeable d’entre eux, qui donnent plus de travail aux agents d’entretien). Alors ils comprennent à peu près. Enfin dans mon collège où même si les élèves sont très agités en ce moment, ce n’est quand même pas la guerre ouverte entre eux et nous, comme ça peut être le cas dans d’autres bahuts (où les profs ne font carrément plus le même boulot).

Ah ! Quels délinquants ! (terme à la mode et au sens dévié : les élèves adorent se traiter de délinquants à tout bout de champ).

Phénomène universel (la délinquance) dans le monde mais aussi dans le temps.

Voici mon avis de lecture sur Malataverne de Bernard Clavel :

Malataverne par Clavel

Quelle précision, dans les sentiments, les réflexions, les émotions. Précision de la langue au service de ces nuances.

Un jeune homme, adolescent, est sollicité par deux amis pour commettre des délits. Autre temps, ces jeunes de quatorze ans – quinze ans travaillent déjà. Quoiqu’il s’agit d’une sorte d’alternance, puisque notre héros suit aussi des cours théoriques et doit rendre des exercices.

On est à la campagne, les jeunes se retrouvent à mobylette pour voler des fromages dans une ferme. Robert fréquente Gilberte, petite fermière qui passe un peu de temps avec lui. Robert mange avec son patron et la femme de celui-ci. Quand il a besoin de soutien pour avancer dans ses réflexions, il hésitera entre ces adultes et sa petite amie.

Le dénouement, qui je pense se veut un peu spectaculaire, n’est pas forcément nécessaire ou tout au moins pas indispensable. Tant pis, il ne gâche pas le début cependant.

Ce livre propose une réflexion, un peu intimiste, qui reste tout à fait intemporelle.

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