Les affres de l’Afrique

L’Afrique. On a craint pour elle au début de l’épidémie de Coronavirus. Mais depuis que nous sommes confinés, en France, depuis que nous sommes beaucoup touchés, les européens, les américains (du nord), on ne s’étend plus trop sur le problème dans les médias généralistes du moins. Alors est-ce que le problème en Afrique reste plus limité qu’on ne pouvait le craindre, ou est-ce qu’on s’en contrefiche finalement ?

Ma première rencontre avec l’Afrique, ça doit être à travers la voix d’Hubert Reeves, quand j’avais sept ou huit ans, qui racontait dans un reportage que la mère de l’humanité se trouvait en Afrique : Lucy. J’en ai conçu un grand respect pour l’ensemble de ce continent, l’impression que c’est mon point de départ (même si depuis d’autres découvertes ont nuancé le propos de l’origine de l’humanité).

Mes souvenirs d’Afrique, souvenirs d’actualité uniquement car je n’y ai jamais mis les pieds sont pour la plupart douloureux – famine en Somalie, violences au Rwanda – parfois juste poignants : je pense à un reportage sur une des prisons les plus violentes au monde dans laquelle une psy, petit bout de femme, faisait pleurer les pires meurtriers du lieu en leur apprenant l’existence de l’empathie par l’écoute de musique classique et par des exercices de confiance mutuelle.

Ma deuxième rencontre avec l’Afrique, c’est grâce à ma sœur qui a étudié, en littérature francophone dans ses études de lettres, les contes d’Amadou Koumba par Birago Diop. A travers ces contes, puis ceux retranscrits par Amadou Hampaté Bâ, j’ai entrevu une autre culture. Et en lisant les récits du même Hampâté Bâ, j’ai compris certaines différences culturelles entre nous et d’autres peuples.

Même Gary m’a promené un peu en Afrique, avec Les racines du ciel, bien sûr, prix Goncourt 56 tout de même, mais aussi avec Les trésors de la mer rouge, peut-être pas très positif comme point de vue pour ce dernier, et j’aimerais croire que les choses ont changé depuis…

Je crois que des rencontres il y en aura d’autres, mais qu’elles resteront culturelles ou au moins à distance, parce que je ne me vois pas avoir suffisamment de raisons pour aller là-bas (moi qui n’est jamais pris l’avion).

 

Une certaine Afrique, vue par Jean-Christophe Grangé : Congo requiem.

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Congo requiem de Jean-Christophe Grangé, accompagné d’un bougeoir en frêne, par Sylvakal  Sylvakal bougeoir en frêne

La suite de Lontano.

Deux énormes pavés pour une histoire rocambolesque. On retrouve la famille Morvan avec tous leurs excès : le père barbouze, l’aîné flic, sans peur mais plein de reproches, la fille pute déjantée, le cadet, financier drogué peureux au bord du divorce, la mère victime bien étrange de violences conjugales.

Tout ce petit monde va évoluer sous nos yeux qui piquent de fatigue, car ce livre est une plaie à lâcher. Presque inquiétant quand vers la deux-centième page vous avez l’impression que ça y est, tout est dit, tout est bouclé, vous avez la solution à l’énigme. Mais, car il y a un mais, ce n’était qu’une illusion. Il reste tout à découvrir, vous en faites les frais plusieurs fois. Et bon, comme on dit : les meilleures blagues sont les plus courtes. Alors certes, ce n’est pas une blague dont il s’agit là, c’est même loin d’être drôle, mais il est vrai que cela s’étire un peu trop en longueur. Il y a un aspect lassant à tous ces rebondissements. Et pourtant, la qualité est toujours là, du début à la fin. Non, c’est vraiment un trop plein qui finit par écœurer quelque peu.

Finalement, après toutes ces fausses fin, on en arrive à la fin, à ne plus vraiment y croire, à avoir le soupçon que peut-être ce n’est pas vraiment fini, quand bien il n’y a plus de pages ensuite.

Un très bon livre tout de même. Du coup, je veux encore du Grangé, heureusement, n’ayant presque rien lu de lui, il m’en reste tout plein dont je vais pouvoir me délecter.

Au suivant !

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