Effondrée

Comment tout peut s’effondrer ? Observons. Nous entendions un peu parler, enfin, de la catastrophe écologique qui s’annonce, quand la deuxième vague a pointé le bout de son nez. Puis oublié le climat. Oublié le réchauffement. Tout tourne autour du virus, de la catastrophe sanitaire et surtout de la catastrophe économique.

Notez que l’économie ne s’effondre pas vraiment. Enfin, l’économie peut-être que si, je n’y entend rien en la matière, mais la finance, elle, s’en sort pas trop mal visiblement. Du moins la haute finance. On ne cesse de nous dire que les plus riches s’enrichissent avec cette crise. Il serait temps qu’ils s’en rendent compte, et qu’ils redonnent le pognon. Certains ne manqueront pas de le faire (enfin j’ose y croire, soyons fou) mais le problème c’est de s’avouer que le système, qui est capable de laisser faire ça, et même pire de générer ça, est vraiment pourri. Et du coup de le changer complètement ce système. Mais c’est pas demain la veille.

Là, on est en France au début du second confinement, que l’on veut allégé pour ne pas laisser s’effondrer l’économie. Mais pourquoi ? Ça me dépasse : le fric ne va pas disparaître du jour au lendemain. Ce n’est pas ça qui fait des morts ou des vivants. Il faut cultiver et élever, créer de l’alimentaire. Tout le reste est question de main d’œuvre et de matériaux mais avec une valeur marchande tout à fait théorique.

Par contre, ce qui ne s’achète pas, pas directement du moins, c’est l’état de la planète. Et paradoxalement, en ces temps perturbés pour la planète et pour l’économie, quitte à injecter des milliards pour que dalle, on se dit autant les mettre dans des productions propres écologiquement. Mais non. Au contraire. Au prétexte de la crise et que les gens sont déjà en train de crever, on allonge les délais pour passer à des processus de fabrication plus respectueux de l’environnement. Comme pour les betteraves par exemple. Il faut leur laisser un délai parce qu’ils ne sont pas prêts. Mais plus tu laisses de délai et moins ils seront prêts.

Le monde d’après, qu’ils disaient.

Après moi le déluge.

Après la pluie le beau temps.

Ce qui est sûr c’est que pour l’instant on est en plein dedans !

Comment tout peut s'effondrer : Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes par Servigne

Une broutille : l’effondrement. Rien que ça ! Mais quel effondrement ? Faut-il y croire ? L’effondrement ne se résume-t-il pas à une légende urbaine ?

Certains réussissent très bien à s’en persuader, jusqu’au plus haut niveau, jusqu’au maître du monde. Donc, histoire de déblayer un peu ce qui pourrait relever, pas forcément de la fake news (tout de suite les grands mots), mais au moins de la manipulation de pensée, ce livre nous invite d’abord à prendre un peu de recul.

Une première partie donne ce qui pour l’auteur constitue les premiers signes de l’effondrement. Le parallèle, fait avec une voiture lancée à pleine vitesse est habile : tout le monde conçoit que quand on appuie sur le frein, il faut encore un certain temps à la voiture pour s’arrêter. On nous fait prendre conscience des limites des ressources, celles qui sont infranchissables, celles dont on peut s’affranchir, au moins partiellement.

Les assertions ne sont pas juste assénées, c’est documenté. Parfois un peu facilement par des graphiques un peu simplistes, mais les vingt-cinq pages de notes (essentiellement de références) sont là pour attester de l’existence des études sur lesquelles le propos s’appuie.

Édite en 2015, le livre a donc été écrit il y a plus de 5 ans déjà, et sans doute il date déjà un peu. Mais indéniablement cela permet de se rendre compte si les orientations suivies par le climat par exemple sont celles prévues au moins dans les grandes lignes.

La deuxième partie, très courtes, nous explique justement différents modèles prédictifs.

La troisième partie, traitant plus spécifiquement de la collapsologie, parle donc plus d’avenir.

Tout est discutable, car des solutions qui n’existent pas encore peuvent être inventées à tout moment. Bon, ça c’est la version « le pire n’est jamais certain ».

Par contre, la version réaliste, celle que tu peux observer depuis un moment autour de toi dans le monde, quand on te parle d’environnement, de climat (oui, quand on te parle santé, politique, c’est pareil aussi), c’est plutôt la loi de Murphy, de l’emmerdement maximum.

Une référence, ce livre, à connaître pour s’ouvrir de nouveaux horizons !

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