Voyage à l’âme

Lire un livre, c’est un voyage. Tu t’embarques pour un univers que tu ne maîtrises pas. Fermer le livre qui ne te plais pas, c’est comme renoncer à ton voyage, faire demi-tour à la première escale, au premier arrêt, voire même sauter du train en marche, sous prétexte que le début du trajet n’a pas été tout à fait à ta convenance. Mais tu ne sais rien de la suite du voyage, tu ne sais rien de la destination finale non plus d’ailleurs. Alors en quittant le navire tu ne risques pas d’y laisser ta vie, ce n’est pas physiquement que ça se joue. Par contre tu y perdras un petit supplément d’âme que tu aurais pu y gagner. Et à force de ne pas gagner de supplément d’âme, ça risque de faire vachement de vide en toi…

Le Loup des steppes par Hesse

Avec Le loup des steppes de Hermann Hesse, j’étais contente d’explorer une littérature un peu différente de Thilliez et compagnie, de nos polars contemporains dont je m’abreuve régulièrement. Mais j’ai eu du mal. J’avoue. Un manque d’intérêt. Je n’arrivais pas à accrocher au début. Le loup des steppes, le côté animal. Ça pourrait être beau. Mais ça m’a juste énervée. A cause de l’écriture.

Tout le début m’a semblé passif pour ne pas dire poussif. Je suis restée complètement extérieure à ce récit, pendant la majeure partie du livre. Et quand j’attrapais le livre, c’était un peu voire franchement à reculons. C’était comme devoir écouter, encore, quelqu’un qui saoule avec ses histoires, son auto-apitoiement, pénible le gars.

Alors pourquoi insister ? Déjà c’est le jeu. Se laisser porter par un livre, par le choix de l’auteur pour le style, pour ce qu’il nous livre du personnage. Tu peux pas interrompre, te mêler, contredire. C’est pas comme en famille avec pépé mémé, c’est pas comme au café ou au resto avec les potes ou au comptoir avec les piliers de bars. Tu te tais et t’écoutes. C’est à toi de faire l’effort de comprendre ce que l’auteur veut que tu comprennes ou ressentes, parfois il suffit de te laisser porter parce que t’as pas l’effort à faire.

Donc j’ai persévéré dans ma lecture, comme toujours – je n’ai pas souvenir d’avoir laissé un seul livre en plan.

Quand le livre a viré un peu au conte, avec un brin de fantastique, ça a accroché un peu de mon intérêt et ça m’a permis de finir le voyage sans trop traîner la patte sur les pages.

Je comprends bien les réflexions sur l’aspect sauvage de l’être humain, l’homme est un loup pour l’homme, ce n’est pas nouveau. Je suis sensible à ce recul sur soi que s’offre notre héros. Mais je ne suis pas sûre que tant de réflexions, tant d’introspection correspondent le mieux à l ‘animalité. J’aurais imaginé la sauvagerie comme quelque chose de plus instinctif et de moins réfléchi.

Bref, une référence. Maintenant je connais Hesse et je retenterai.

Au suivant !

Laisser un commentaire