Figée

Laisser un silence après le drame qui a eu lieu figée par la stupeur et l’effroi.

Trouver réconfortantes toutes ces manifestations en hommage à l’enseignant assassiné, trouver rassurantes quelques paroles de parents, d’élèves.

Faire taire l’agacement et le ressentiment envers la hiérarchie.

Quelle chance, ce sont les vacances ! C’est abrupt, mais je le pense surtout pour l’instant au sujet de l’attentat de Conflans. Comme c’est difficile de se positionner dans de tels moments. Avoir la bonne posture, face à des adolescents diversement concernés, sans savoir ce qu’ils pensent la plupart du temps. Et puis il y a toujours le risque de quelques provocations, parfois plus bêtes que méchantes, c’est selon.

« Les yeux ouverts
je fixe le froid et 
le passage du temps 

je vis 
encore»

Extrait du livre Les immobiles de Mahmoud Chokrollahi

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Ce sont des poèmes. Aïe, de la poésie, qu’est-ce qui m’a pris ?

Ne seraient-ce pas là des haïkus d’ailleurs ? Je n’y connais vraiment rien dans le genre.

C’est bref.

« Je veille mes mots 
pour ne pas faner les fleurs »

C’est déroutant.

« Sur un rosier en fleur
deux mouches enlacées

immobiles »

C’est beau et juste.

« Un papillon se pose
sur la lune qui se lave
à la surface de l’eau

rêve d’enfance »

J’ai lu ce livre lentement. Je me suis attardée sur certaines pages, décortiquant des idées, des couleurs, des thèmes : la nature, la vie.

Puis j’ai repris ce livre et l’ai relu, très vite, mue d’une intuition. Tel un folioscope, les pages ont laissé l’immobilité devenir mouvement, mouvement de la vie, inéluctable.

« Les morts rêvent encore dans les souvenirs des passants éphémères »

Merci à Babelio d’organiser masse critique et aux éditions Le Soupirail d’y participer.

Je me permets d’utiliser la dernière citation en hommage à Samuel Paty.

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