Sexe, SEXE

Tu peux le lire, le répéter même si tu veux. C’est bon, tu l’as bien en bouche ? Tu dois oublier le premier et te concentrer sur le deuxième. Je l’ai mis en plus gros. Voilà, « en bouche », « plus gros », il y a bien à parier maintenant que le mot sexe n’a évoqué pour toi que celui dont le mâle est affublé, pourvu, encombré, doté. C’est casse-couilles cette asymétrie dans l’importance des deux sexes. En voilà bien une expression mal choisie pour une bonne part d’humanité. Casse-clito, ça le fait pas mal, dites-le à voix haute. Quel casse-clito celui-là !

A ce moment, le sujet de mon article n’est peut-être pas très clair. Première possibilité : faire du chiffre dans les stat avec le mot sexe en titre d’article (eh, eh…). Deuxième possibilité : parler vraiment de sexe dans cet article (quéquette blues !). Troisième possibilité : juste une divagation de plus qui va nous mener au vrai sujet, donner mon avis babeliesque sur Le deuxième sexe, tome 1 de Simone de Beauvoir.

Cela fait quelques années que ce livre, ces livres – il y a deux volumes – captent mon regard dans la bibliothèque maternelle. Il faut dire : je suis affublée d’une sorte de toc ; je ne peux me trouver devant une bibliothèque sans me trouver en arrêt à observer tous les livres, voire lire les titres et les auteurs, détailler les couvertures. Y compris devant mes propres bibliothèques. De sorte que l’achat d’un livre s’amortit par son temps de lecture, son aspect décoratif et aussi le temps qui sera passé à le scruter. Bon, ce n’est pas le sujet ici.

Donc dans ma période « il est temps de m’attaquer aux classiques qui manquent à ma culture », je me décide enfin et j’emprunte les dits volumes.

Le premier tome du deuxième sexe donc. Cinq cents pages d’une vieille édition poche (donc écrit petit avec des marges réduites). Non pas que je m’arrête à la forme, mais là, cette forme dit quelque chose du fond : c’est dense. Voire long, parfois.

Alors je vais faire très court. D’abord parce qu’il serait impossible, pour moi, de vous résumer l’ouvrage. Ensuite parce qu’il vous faut garder votre temps de lecture pour lire le livre, justement. Je n’oserais pas le qualifier d’indispensable, mais comment compenser sa lecture ? Car il apporte des données essentielles à la compréhension de la place de la femme dans la société. Et pourtant il date ; et ses représentations sont datées aussi. La vision de la femme a évolué, indéniablement. Mais il est justement parfois très utile de « replacer les choses dans leur contexte » (des guillemets parce que c’est quelque chose que disait souvent ma mère – elle est toujours en vie, juste, elle ne le dit plus). Oui car il est difficile de comprendre pourquoi les femmes étaient si dociles à se soumettre à l’autorité patriarcale si on ne sait pas, ou si on a perdu de vue, qu’elles n’avaient pas le droit de vote, pas le droit de travailler sans l’accord de leur mari ou pas le droit d’ouvrir un compte bancaire par exemples.

Donc vous avez là une longue réflexion, argumentée et ponctuée d’exemples, sur les causes, biologiques, culturelles, sociétales, du rang de la femme, après l’homme.

Besoin de ne pas rester inculte voire ignare sur des personnes qui ont marqué par leur pensée la société française, c’était pour moi une lecture certes un peu fastidieuse mais qui m’a comblée d’une vision éclairante.

Au suivant !

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