Femme de silence

A l’occasion d’un avis qu’il me reste à donner sur un livre jeunesse intitulé Salomé et les femmes de parole j’aimerais rendre hommage à une collègue. Quelques explications.

C’est pendant la deuxième quinzaine de juillet, quand nous étions en vacances en Bretagne, qu’à court de livres j’ai emprunté Salomé et les femmes de parole à ma fille et que je l’ai lu. Au retour, j’ai appris avec stupeur le décès d’une collègue.

Elle était enseignante d’histoire – géographie – éducation civique. Elle vivait seule, elle était seule d’ailleurs, et sans être féministe, elle avait pris largement le contre-pied d’une éducation religieuse stricte, comme il pouvait en exister en Bretagne – ou ailleurs – il y a une cinquantaine d’années. Nous la savions malade en fin d’année scolaire et des démarches avaient été faites pour signaler nos inquiétudes. Mais elle vivait très mal cette intrusion dans sa vie et ne voulait pas se soigner.

La question reste toujours la même en ces cas-là : comment des gens peuvent être si seuls que personne ne s’inquiète de leur disparition ? Drame ordinaire, car des gens seuls il y en a tant autour de nous… Drame ordinaire car des gens qui ne se soignent pas il y en a tant autour de nous…

Quelques pensées émues pour elle, et tous les autres aussi, drame ordinaire de la vie, qui mène à la mort.

Pour finir l’article sur une note plus légère, mon avis sur Salomé et les femmes de parole de Nathalie Charles :

Livre jeunesse tout à fait consensuel aux thématiques modernes bien amenées.

Avec Salomé on est au début du collège et on est dans l’opposition traditionnelle intello – boloss vs populaire – méchante. Bien entendu, les cartes peuvent être faussées.

L’enjeu de trouver un nom au collège permet d’exploiter le très à la mode sujet du féminisme, en présentant quelques très grandes dames qu’on ne devrait pas ignorer. Charge aux jeunes cependant de prendre des renseignements sur ces grandes figures, car de mémoire, il y a peu de développements à leur sujet.

Un livre qui a plu à ma « petite » (11 ans) donc qui méritait d’être lu !